Si l’Espagne a donné naissance à Pablo Picasso, c’est la France qui l’a adopté. De ses premiers jours de pauvreté à Paris jusqu’à sa vie luxueuse sur la Côte d’Azur, Picasso a laissé une empreinte indélébile sur la culture française. Cette année, alors que nous commémorons le 50e anniversaire de sa disparition, plongeons dans les multiples facettes de sa vie en France.
Les années de vache maigre à Paris
Jeune homme, Picasso quitte son Espagne natale pour la Ville Lumière, où il vit dans la précarité. Son appartement était si froid qu’il brûlait ses propres œuvres pour se réchauffer. Malgré les difficultés, il trouve l’inspiration dans le drame et la beauté de la vie parisienne. Il partage même un studio avec son ami Carlos Casagemas, dont le suicide tragique inspire l’une de ses œuvres les plus poignantes, « La mort de Casagemas ».
Musée Picasso : la mort de Casagemas 1901 pic.twitter.com/fZJ9HsEAs7
— Stef (@stefdesvosges) November 7, 2020
Montmartre, le berceau de la créativité
En 1904, Picasso s’installe définitivement à Paris et son art prend un tournant plus joyeux. Il puise son inspiration dans le quartier de Montmartre, célèbre pour ses cabarets et ses artistes. Ses œuvres de cette période, souvent remplies d’arlequins et de danseuses, reflètent l’ambiance électrique de la vie nocturne parisienne.
Les Demoiselles d’Avignon et l’influence africaine
Le musée ethnographique du Palais du Trocadéro devient une source d’inspiration majeure pour Picasso. Fasciné par l’art africain, il crée « Les Demoiselles d’Avignon », une œuvre qui marque un tournant dans l’histoire de l’art moderne.
Pablo Picasso🎨 ‘Les Demoiselles d’Avignon’, 1907. pic.twitter.com/CyvEGRoDtR
— Diana☀️ (@dianadep1) November 6, 2021
Café Culture
Picasso fréquente des lieux emblématiques comme le Café de la Rotonde et le Moulin de la Galette. Il y côtoie des personnalités comme Jean Cocteau et Amedeo Modigliani, ajoutant une dimension sociale à son expérience artistique.
Le Louvre, le vol et le tribunal
En 1911, Picasso se retrouve mêlé à une affaire de vol au Louvre. Bien qu’innocenté, cet épisode ajoute une couche de mystère à sa personnalité déjà complexe. Son amitié avec le poète Guillaume Apollinaire survit même à cette épreuve judiciaire.
La guerre, la résistance et l’art
Pendant l’occupation nazie, Picasso reste en France. Malgré les interdictions et les confiscations, il continue à créer, utilisant son art comme une forme de résistance. Des œuvres comme « La femme qui pleure » et « Guernica » deviennent des symboles puissants de l’horreur de la guerre.
Picasso, « La Femme qui pleure », 1937#Barcelona pic.twitter.com/B4rRJ4udKG
— Chanet Jean-François (@ChanetJF) August 17, 2017
Le charme du Sud
Après la guerre, Picasso se dirige vers le sud de la France. Il s’établit dans plusieurs villes de la Côte d’Azur, dont Antibes et Vallauris, où il continue à innover dans son art. Ses dernières années à Mougins sont marquées par une vie luxueuse mais aussi par une certaine solitude.
Le dernier repos
Refusé par le maire de Mougins en raison de ses opinions politiques, Picasso est finalement enterré dans les jardins de son château à Vauvenargues. Un lieu qui, comme l’ensemble de sa vie, reflète la complexité de son héritage.
En cette année commémorative, il est temps de redécouvrir Picasso, un artiste qui a tant donné à la France et au monde. De Paris à Mougins, son empreinte est partout, et son génie continue de nous fasciner.